Articles dans la catégorie “Coin Lectures”

Que faire ? Nicolas BAVEREZ. ESSAI. Editions Perrin. Septembre 2006 – 242 pages.


« Publié en Septembre dernier, le dernier Baverez constitue un bon bréviaire de la rupture. L’auteur de « La France qui tombe », vilipendé par les tenants de la politique de l’autruche et catalogué par ces derniers « décliniste en chef », ne se contente pas, avec cet « Agenda 2007 », de dresser un bilan, mais propose de nombreuses solutions pour remettre la France sur la voie d’une prospérité conquérante, en la faisant sortir des schémas préétablis et de l’assistanat. Même si l’on reste parfois sur notre faim en termes de descriptif des dispositifs à enclencher, ce « Que faire ? » de Nicolas Baverez participe activement à la prise de conscience et au débat électoral. A l’instar des écrits de Jacques Marseille, s’imprégner du mode de pensée très aronien et des propositions de Nicolas BAVEREZ constitue aujourd’hui un devoir de salut public. » DL

 

posted 10 mars 2007 - 13 h 09 min in Livres by

Témoignage. Nicolas SARKOZY. Livre POLITIQUE. XO éditions. 281 pages. Juillet 2006


« L’exercice n’est pas évident : commenter l’ouvrage d’un prétendant à l’élection présidentielle, à quelques mois de ladite élection, dont parallèlement on soutient la candidature. Mais l’intérêt du livre et de la démarche justifient qu’un maximum de Français en parlent ; donc je ne m’en prive pas. En toute liberté.
Nicolas Sarkozy a réussi son pari : faire d’un livre politique un best-seller estival. Bien sûr, l’ouvrage s’inscrit dans une logique pré-électorale et contient sur la forme comme sur le fond un certain nombre d’habiletés. Heureusement ! Quoi qu’il en soit, Le Président de l’UMP ne cache pas ses ambitions ; on ne saurait lui reprocher. Les concurrents n’ont qu’à atteindre le même degré de simplicité décomplexée et de franchise.
Et où ce « Témoignage » est vraiment réussi, c’est d’abord dans le fait qu’il paraît très personnel ; Nicolas Sarkozy parvient à instaurer une intimité entre le lecteur et lui, sans tomber dans l’intimisme, à parler de sa personnalité avec sincérité, sans être racoleur, à créer une connivence, en évitant « le syndrome des carottes râpées » à la Laurent Fabius.
Au-delà du coup d’avance, du ton différent qui fera référence, bref de l’objectif tactique atteint par le candidat à la Présidentielle, « Témoignage » est une réussite qui dépasse cette échéance électorale, aussi capitale soit-elle. A mon sens, son intérêt n’est pas que conjoncturel. Le livre constitue une étape importante, qui apparaît a posteriori d’une évidente nécessité, dans le cadre d’une salutaire remise à plat de la démocratie française : s’adresser par l’écriture aux Français, mettre noir sur blanc ses ambitions, ses espérances, son approche de la vie publique et dire ce que l’on croit, ce que l’on fait, qui l’on est.
Vivement la prochaine étape : celle du projet qui, couplé à la personnalité de celui qui l’incarnera, sera, espérons-le « engageant » dans la durée pour le futur gouvernement et pour le renouveau de la France ». DL, août 2006

 

posted 10 mars 2007 - 13 h 04 min in Livres by

L’Europe, une mauvaise marque ? Georges LEWI. ESSAI. Editions VUIBERT. Avril 2006 – 147 pages

« Ce livre a plusieurs mérites. D’abord celui de présenter l’intérêt de l’appréhension d’un territoire en tant que marque. Ensuite de proposer une lecture pédagogique entre la notion de marque et la définition institutionnelle de l’Union Européenne. Enfin de constituer un rappel clair et utile de ce qui caractérise une marque. L’exercice s’avère néanmoins souvent « tiré par les cheveux » et l’analyse du concept européen est moins pertinente. Cela constitue les deux principales faiblesses de cet ouvrage ». DL

 

posted 10 mars 2007 - 13 h 01 min in Livres by

La possibilité d’une île. Michel HOUELLEBECQ. ROMAN. Fayard. 458 pages. Septembre 2005.


« Voilà, je l’ai lu ; enfin. Peut-être fallait-il que j’attende d’être moi-même sur une île. Peut-être aussi était-il préférable de lire le dernier ouvrage de Houellebecq quelques mois après le charivari accompagnant sa sortie savamment organisée. Et avec ce recul, que les critiques négatives paraissent à la fois injustes et bien dérisoires. Vraiment. Car que peut-on reprocher à Houellebecq ? De développer une stratégie marketing de lancement d’un livre ? Et alors ! Si ce livre est bon, autant qu’il soit lu par le plus grand nombre. La vocation de l’artiste n’est pas d’être maudit, pas plus qu’incompris, ou pire : confidentiel. Et en l’occurrence, l’ouvrage est bon, très bon même. Michel Houellebecq parvient dans ce roman, d’anticipation mais aussi d’introspection individuelle et collective, à faire passer un excellent moment de lecture, et à interroger sur le devenir de l’espèce humaine. Pas mal, non ? On peut discuter, c’est sûr, de sa vision de l’homme, de la condition humaine, des ressorts et des conséquences de l’espérance. On peut juger que son pessimisme sur l’essence même de l’humanité découle d’une éventuelle erreur fondamentale, liée à l’univers frelaté dans lequel il évolue peut-être. On peut aussi se dire qu’il ne s’agit que d’un roman. Bref, on peut commenter son œuvre. Mais peut-on – comme trop de critiques l’ont fait – nier son talent d’écrivain contemporain, sa capacité à allier parfois fumisterie intellectuelle (qui n’est pas antinomique avec qualités littéraires) et souvent réflexions philosophiques érudites et pertinentes ? Sont-ils nombreux les Michel HOUELLEBECQ (ou les Patrick BESSON d’ailleurs) ? Non, bien sûr que non ; il est impossible de s’en passer ». DL, août 2006

 

posted 15 août 2006 - 16 h 25 min in Livres by

Le premier sexe. Eric ZEMMOUR. ESSAI. Denoël. 134 pages. Mars 2006.


« C’est une évidence, le dernier ouvrage d’Eric Zemmour n’est pas politiquement correct. Non, vraiment pas celui-là. Et c’est ce qui constitue son premier atout : l’auteur pose en effet un regard libre et original sur ce qu’il pense caractériser la société occidentale en ce début de XXIème siècle. Notre univers se serait féminisé, pour notre plus grand malheur. Surtout, les comportements des hommes se rapprocheraient de façon globale de ceux prêtés aux femmes, et cette similitude androgyne croissante entre le masculin et le féminin serait la source de beaucoup de nos maux, tels par exemple ceux résultant du vide suscité par l’absence du père, le manque de virilité dans un certain nombre de décisions, la facilité du renoncement à l’interdit, la dépression de plus en plus d’individus.
Dans un style comme toujours plaisant avec Eric Zemmour, ce livre tombe souvent juste tant la mièvrerie s’imposant en magistère semble une réalité sociétale actuelle, à tous le moins dans l’univers dominant de la presse – pas seulement people -, du commentaire politique et plus largement des bobos. Bien sûr, même si les références sont nombreuses, beaucoup d’affirmations d’Eric Zemmour semblent péremptoires, très généralistes, simplificatrices. Bien sûr, il manque aussi une dernière partie où l’auteur nous indiquerait clairement où il veut en venir…
Et bien sûr, si l’on admet son constat – à moins de se contenter d’une étrange nostalgie d’un « âge d’or » des hommes qui n’a pas existé, tout en ayant compris qu’Eric Zemmour indiquait que cette féminisation de la société est en fait voulue par les mêmes hommes…- il reste à écrire le : « Et après » ?
Quoi qu’il en soit, le premier sexe est un livre intelligent ; il mérite une excellente appréciation et apporte cette jouissance des ouvrages qui posent le réel débat et transgressent le statut quo facile de la niaiserie collective ». DL, juin 2006.

 

posted 11 août 2006 - 14 h 24 min in Livres by

Le cercle fermé. Jonathan COE. ROMAN. Gallimard. 544 pages. Janvier 2006.


« Chaque nouvelle livraison de Jonathan Coe l’affirme comme l’un des éléments les plus talentueux de la littérature contemporaine britannique, qui décidément possède de vrais grands auteurs, particulièrement savoureux, à commencer bien sûr par David Lodge. « Le cercle fermé », deuxième volet de la saga des anciens élèves d’un lycée britannique, est un excellent roman, de surcroît parfaitement traduit. La forme narrative rend la lecture captivante et les traits de description de la société anglaise particulièrement aigus. Mais « Le cercle fermé » ne traite pas seulement de la Grande Bretagne d’aujourd’hui ; il nous fournit la meilleure évocation possible de dilemmes qui accompagnent l’avènement du néo-travaillisme et nous parle de l’amitié, de l’ère du Moi (on y revient !), de la solitude, de l’absence du père, des difficultés résultant d’une certaine « dévirilisation » de la société stigmatisée par Eric Zemmour (voir infra). De la très belle littérature. » DL, juin 2006.

 

posted 11 août 2006 - 14 h 09 min in Livres by

Du bon usage de la guerre civile en France. Jacques MARSEILLE. ESSAI. Perrin. 172 pages. Février 2006.


« Une apologie historique de la rupture. Comme tout véritable érudit, Jacques Marseille ne jargonne jamais ; il transmet son savoir avec la profondeur de la rigueur factuelle et la légèreté – au meilleur sens du terme – de style d’un esprit brillant. Un vrai manuel de l’optimisme par la révolte… Cette révolte, elle est aujourd’hui larvée mais réelle. La France a donc de l’avenir, à lire Jacques Marseille. Car face à nos archaïsmes sociaux, politiques et comportementaux, face à la crise, le pire serait l’endormissement, l’accommodement, la simple mauvaise humeur masquant la résignation. Comme en 40, la défaite peut arriver, cette fois-ci face aux évolutions économiques du monde. Et si l’esprit de Munich résidait aujourd’hui dans la défense d’un « modèle social », qui cache toutes nos lâchetés face à la réalité ?
Jacques Marseille ne l’écrit pas, mais il me semble qu’il nous le suggère. En tout cas, son essai est revigorant, brillant… encourageant ! » DL, mai 2006.

 

posted 11 août 2006 - 14 h 05 min in Livres by

Doggy Bag. Philippe DJIAN. « SERIE LITTERAIRE ». Julliard. 298 pages. Janvier 2006.

« Finalement, on l’a lu, ce deuxième opus de la « série littéraire » de Philippe DJIAN… Et cette « saison » est bien dans la continuité de la précédente (voir plus haut) ! Mais je ne prendrais pas le risque d’affirmer que je ne lirai pas la troisième, car que va devenir cette pauvre Irène ? ». DL, mai 2006.

 

posted 20 juin 2006 - 14 h 09 min in Livres by

Le malheur français. Jacques JULLIARD. ESSAI. Flamarion. Collection Café Voltaire.142 pages. Novembre 2005.


« Il s’agit de loin du meilleur ouvrage récent sur le déclin de notre pays. Tout apparaît avec intelligence : diagnostic juste, état d’esprit lucide et malgré tout positif, avec beaucoup de pertinence quant à l’élan collectif à retrouver pour en sortir. La forme et le fond sont limpides et Jacques Julliard, directeur délégué de la rédaction du Nouvel Observateur et ancien responsable de la CFDT, est tellement proche dans « le Malheur français » d’auteurs dits libéraux, tels Nicolas Baverez ou Jacques Marseille, que l’on se met à rêver. Rêver qu’un maximum d’élus et de citoyens lisent leurs ouvrages et que l’action suive ! Juste un petit conseil à Jacques Julliard (au cas où il s’égare et tombe sur mon blog, ce qui est tout de même peu probable…) : qu’il franchisse définitivement le pas et ne perde pas son temps à chercher désespérément les leaders de gauche réalistes qu’il appelle de ses vœux. Il a mieux à faire et mérite mieux que cela. La France aussi. »DL, décembre 2005

 

posted 14 juin 2006 - 8 h 24 min in Livres by

Avec ou sans Dieu ? Le philosophe et le théologien. Régis DEBRAY– CLAUDE GEFFRE. BAYARD. 158 pages. Janvier 2006


« Claude Jeffré et Régis Debray se livrent à un débat de haut niveau, dont la lecture s’avère absolument nécessaire pour mieux appréhender le phénomène religieux et ses enjeux contemporains.
L’adepte de la médiologie et celui d’une approche herméneutique plus conventionnelle s’affrontent intellectuellement, avec respect et précision, sur le « faire lien » et le « faire sens », le religare et le relegere, le spirituel et le religieux, le sacré et la transcendance, le coran et le magistère catholique. Comme dans tout acte de véritable connaissance, beaucoup de questions sont posées, dont une permanente sur le débat entre la primauté du sens donné par les textes ou celle du lien résultant de la liturgie. Certaines réponses sont même apportées. Il serait bien inutile de s’en priver. »DL, avril 2006

 

posted 2 juin 2006 - 19 h 38 min in Livres by