Macro déchets mer, qu’en est-il ?
La problématique des macro-déchets en mer est bien réelle et aucune cité balnéaire de France ou d’ailleurs n’est épargnée. Ces déchets polluent et menacent la survie d'une partie de la flore et de la faune marines.
Les chiffres sont éloquents : selon l’ONU, chaque kilomètre carré de mer et d’océan contiendrait 120.000 morceaux de plastique flottants.
Evidemment, la Méditerranée n’est pas épargnée par ce fléau ; la baie de Cannes non plus. Mais il convient d'être précis sur le constat de la situation comme des actions menées et de remettre les choses dans leur exactitude.
D'abord, la qualité de l'eau de mer à Cannes est très bonne. Tous les contrôles vétérinaires, publics et affichés, en témoignent. Le pavillon bleu a été attribué aussi sur ce critère, et, à moins de plonger dans les émergences des valons puis, comme le font hélas les agitateurs toujours prompts à dénigrer la côte d'azur, de filmer les grilles qui retiennent les bouteilles usagées et autres plastiques chariés dans les eaux de pluie, tout baigneur constate dans l'immense majorité des situations une eau et des fonds préservés.
Ensuite, l'amoncellement de macro-déchets provient en majeure partie des vallons pluviaux – y compris ceux situés dans les communes environnantes – et qui se déversent en mer, et non "des festivaliers qui profitent de la Croisette".
Le parcours des eaux pluviales, drainant ces macro-déchets en baie de Cannes, est constitué de 8 700 grilles/avaloirs, 162 kilomètres de réseaux d’eaux pluviales et environ 40 kilomètres de vallons dont 60 à 70% sont sur le domaine privé.
Tous ces déchets proviennent principalement de l’incivisme de trop nombreuses personnes qui les jettent hors des process de collecte et se retrouvent dans les eaux pluviales.
La Ville de Cannes n’a pas attendu que les medias s’emparent de ce sujet pour prendre en compte la nécessité d’intervenir de façon concrète et efficace. On est très loin de l’inertie des pouvoirs publics que certains souhaitent dénoncer.
Si la récupération des déchets directement à la sortie des vallons par la mise en place de grilles n’est pas envisageable pour des raisons évidentes de sécurité en cas de fortes pluies (de même qu’une récupération dès l’avaloir dans le caniveau pour les mêmes raisons), un système de rétention dans des bacs de décantation a été mis en place dans la totalité des avaloirs ce qui permet de récupérer plus de 200 tonnes par an de déchets en amont.
Cela ne suffit pas à traiter l’ensemble de la problématique des macro-déchets. La municipalité a donc initié des opérations de nettoiement de la surface du plan d’eau et des fonds marins :
– Plus de 50 tonnes de déchets sont ainsi récupérées chaque année par deux navires du SIPLOP (Syndicat Intercommunal pour la Protection du Littoral Ouest contre la Pollution équipés de filets pour récupérer les déchets en surface ;
– Aussi, cet hiver (octobre et février), la bande de O à 200 mètres devant La Croisette a été entièrement nettoyée par des plongeurs mandatés par la Ville sur marché public.Cette opération sera renouvelée après le Festival et de nouveau après la période estivale.
Bien d’autres actions concrètes sont menées par la Ville de Cannes notamment à travers le Contrat de Baie qu’elle a initié en 2004 pour protéger et valoriser le milieu marin et le bassin versant.
Depuis 2006, des contrôles sont effectués par la Ville pour surveiller la qualité de ses eaux de baignade en plus des contrôles effectués par les services de l’Etat. Cette surveillance accrue a permis à Cannes d’être titulaire depuis 2010 du fameux Pavillon Bleu.
Enfin, l’investissement de 77 millions d’Euros à travers le SIAUBC pour la construction de la station d’épuration Aquaviva dont Cannes est à l’origine permet dobtenir à présent un traitement des eaux usées et des eaux pluviales dans des conditions optimales et au-delà de toutes les normes environnementales édictées par l’Union Européenne en la matière.
Enfin, de nombreuses actions de sensibilisation au respect de l’environnement sont menées toute l’année par les services de la Ville auprès des particuliers, hôteliers, plaisanciers…
Toutes ces actions réelles, concrètes, positives, montrent bien que non seulement la municipalité de Cannes est consciente de cette problématique de macro-déchets en mer mais qu’elle n’a pas attendu pour agir afin de protéger du mieux possiblece qui fait aussi sa richesse : son milieu marin.
Le mieux est que chacun vienne à Cannes, se baigne depuis les plages du midi, de la Croisette, au Mouré rouge, entre les îles de Lérins et se fasse son opinion.
Filmer dans un conteneur à poubelles ne permet pas de démontrer qu'une rue est salle. Il en est de même pour les vidéos qui circulent sur le net, tournées à l'émergence d'un vallon.
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2 Commentaires
Sébastien Copin FN 16 mai 2012 - 21 h 01 min
Il faut être de bien mauvaise foi pour accuser la municipalité de ne pas se préoccuper des questions environnementales ! La méthode, les délais, les priorités, tout cela peut se discuter mais la volonté est là quoi qu’on en dise.
L’écologie ne devrait jamais être l’occasion pour une « majorité » de donner des leçons ou pour une « opposition » de recourir à la démagogie. Que les efforts soient donc reconnus et que les critiques soient constructives ! Il reste beaucoup à faire et chacun doit prendre conscience du rôle qu’il a à jouer.
J’ajoute que si les municipalités sont élues pour assurer le bien commun, elles ne sauraient être tenues pour responsables de nos propres incivilités.
Nous aurons sans doute à l’avenir, Monsieur Lisnard, bien des occasions de nous opposer mais je ne me joindrai pas à vos détracteurs sur le sujet qui nous occupe ici…à moins que vous ne relâchiez vos efforts !
Pecheur.info 17 mai 2012 - 8 h 30 min
Cher monsieur, je ne peux hélas que confirmer vos propos. Pêcheur et donc fort concerné par l'environnement et la propreté de la mer, je vois tous les matins des équipes très efficaces s'affairer à nettoyer la plage. Plage que je vois souillée tous les soirs par les mêmes actes d'incivilité : canettes éclatées qui risquent de blesser des enfants, sacs plastiques et boites de pizza abandonnées à seulement 10 mètres d'une poubelle.
Un je m'en foutisme généralisé, que ce soit de la part des touristes ou de certains habitants. Et quand moi ou un de mes amis pêcheurs demandons à ces gougnafiers de ramasser leurs ordures, on nous regarde comme si nous étions des martiens, quand on ne nous agresse pas physiquement.